Venu à Mulhouse le 22 décembre dernier pour un match de Ligue des Champions, Vakifbank Istanbul est un cador du volley féminin depuis plus une décennie. Le club turc a remporté son quatrième titre de champion du monde, un record dans sa discipline.
Elles voulaient et attendaient de grandes affiches, les Mulhousiennes ont été servies avant les fêtes avec une confrontation contre l’armada turque, Vakifbank Istanbul. Les championnes de France en titre ont tenté de suivre la cadence des Stambouliotes mais le résultat a été le même que lors de leurs rencontres la saison passée. Les Turques s’imposent 3 sets à 0.
« C’est la meilleure équipe du monde et elle a dû jouer avec son six de base tout le match, a déclaré Léa Soldner, libéro de l’ASPTT dans les colonnes de l’Alsace. Ça prouve bien qu’on n’a pas été ridicules ce soir. »
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En effet, le club basé sur la rive orientale d’Istanbul marque de son empreinte le volley féminin depuis une décennie maintenant. Rien ne résiste aux joueuses de Giovanni Guidetti, le coach italien installé à la tête de l’équipe depuis 2008. À l’époque, « le Vakif » était déjà un nom qui comptait dans le volley féminin avec quelques fulgurances sur la scène internationale et des titres de champion de Turquie.
Né au cœur de la capitale, Ankara, le club a déménagé à Istanbul après une fusion et c’est au tournant des années 2010 que le club a changé de dimensions. C’est notamment sur la scène internationale que les Jaunes et Noires ont connu la plus forte évolution jusqu’à devenir le club turc le plus titré sur la scène internationale.
Sur le toit de l’Europe et du Monde
Finaliste malheureux en 1998 et 1999, Vakifbank a remporté à quatre reprises la Ligue des Champions (2011, 2013, 2017 et 2018) et n’a plus quitté le dernier carré de la compétition depuis 2013. Preuve que les Stambouliotes sont régulières au plus haut niveau, elles ont également été finalistes de l’épreuve en 2014, 2016 et l’année dernière, battues par Conegliano.
Avec 12 championnats de Turquie, Vakifbank domine la scène nationale avec l’autre mastodonte, Fenerbahçe. À eux deux, ils trustent les titres depuis la baisse de régime d’Eczacıbaşı, l’équipe qui a écrasé le championnat entre les débuts dans les années 1970 et la fin des années 2000. Vakifbank a surtout écrit sa légende grâce à ses titres aux Championnats du Monde des clubs puisqu’il est le recordman de victoires (4 succès en 2013, 2017, 2018 et 2021). La dernière victoire remonte à mi-décembre et ce sacre dans l’ancien bastion, à Ankara.
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Dans une revanche de la dernière finale européenne, « le Vakif » a pris le meilleur sur les Italiennes de Conegliano. Les coéquipières de Chiaka Ogbogu ont réalisé une performance exceptionnelle pour s’imposer dans une rencontre herculéenne (3-2). L’affrontement a été serré mais avec les prouesses de son Américaine et d’Isabelle Haak, révélée à Béziers en 2016-2017, Vakifbank remporte un nouveau sacre mondial après avoir écarté Fenerbahçe en demi-finale.
Attaché à Istanbul et à son pays, le club partage généralement ses succès avec la Turquie tout entière. Abdi Serdar Üstünsalih, directeur général et président s’est exprimé après ce nouveau sacre : « Nos filles continuent de marquer l’histoire. Les femmes turques ont montré une fois de plus qu’elles peuvent tout faire de leur mieux. Comme toujours, nous dédions ce championnat à notre nation et à notre pays. »

Un effectif olympique
Le club turc peut compter sur ses « sultanes du filet », les joueuses de la sélection turque, pour faire vibrer sa nouvelle salle qui peut accueillir 2000 spectateurs mais s’appuie également sur ses stars étrangères. Après l’Américaine Kimberly Hill ou la Chinoise Zhu Ting, Isabelle Haak a été désignée meilleure joueuse du championnat avec le maillot jaune et noir.
La jeune Suédoise de 22 ans, qui a notamment affronté sa sœur Anna contre Mulhouse, est une des pièces maîtresses du jeu des Stambouliotes. Basé sur une forte activité offensive et une véritable forteresse derrière avec ses contres, Vakifbank est difficile à battre. Giovanni Guidetti peut notamment compter sur ses étrangères comme les Américaines Chiaka Ogbogu et Michelle Bartsch-Hackley mais également la Brésilienne Gabriela Guimarães qui viennent embellir un effectif déjà somptueux.
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Avant la rencontre contre l’ogre du volley féminin, François Salvagni, l’entraîneur de Mulhouse avait étalé tout le potentiel de son adversaire dans l’Alsace : « On va rencontrer ce qui se fait de mieux. Isabelle Haak est la meilleure pointue du monde, elle crève l’écran à chaque match. Gabi Guimaraes, je l’aime ! C’est la joueuse la plus complète que je connaisse, un modèle pour toutes les volleyeuses. »

C’est avec le passage d’une génération dorée que Vakifbank a fait son entrée dans l’histoire de son sport. Entre le 23 octobre 2012 et le 22 janvier 2014, le club d’Istanbul est resté invaincu. Un record presque indépassable avec 73 victoires consécutives qui lui a permis de faire son entrée dans le Guinness World Records.
Première équipe à remporter tous ses matchs en Ligue des Champions en 2012-2013, les Turques ont tout raflé avec le championnat du monde des clubs, la Ligue des Champions et le triplé Championnat-Coupe-Super Coupe sur la scène nationale.
L’objectif du « Vakif » est encore une fois ambitieux puisque le club vise une nouvelle razzia avec tous les titres possibles cette saison. Avec le Championnat du monde des clubs dans la poche, il ne reste plus que quatre trophées à remporter cette saison pour les Stambouliotes et continuer d’écrire la plus belle page du club d’Istanbul.