L’équipe féminine de l’AS Bayonne a déclaré forfait ce week-end en Coupe de France pour dénoncer et mettre en lumière le manque de moyens pour la section féminine. Après un début de saison catastrophique sur le plan sportif, la crise qui couvait depuis plusieurs mois a éclaté.
« Nous, joueuses de l’Association Sportive Bayonnaise, refusons aujourd’hui, dimanche 7 novembre 2021, de jouer le match de Coupe de France nous opposant au Stade Toulousain. » C’est par ses mots que les joueuses ont débutés le communiqué qui expliquait leur forfait, afin d’alerter le club sur ses conditions au quotidien et son manque de moyens suffisants. Avec un début de saison à oublier en Élite 1 avec trois défaites en autant de rencontres (118 points encaissés pour 16 inscrits), c’est également l’aspect humain qui est remis en cause.
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Cette année, 14 joueuses sont blessées dans les rangs des Baionako Neskak (les Filles de Bayonne en basque) et « une moyenne de 20 joueuses aux entraînements le mois dernier » précise le communiqué. C’est dans cette situation que les Basques devaient affronter le Stade Toulousain avec des joueuses de l’équipe réserve, qui joue à l’accoutumée en Fédérale 1 (3ème division). Le groupe a donc décidé de ne pas disputer la rencontre pour protéger « l’intégrité physique et morale de nos joueuses, notamment aux postes de première ligne ».

« Des caprices de princesses »
Les Bayonnaises déplorent également le manque d’accès d’infrastructures pour un club de l’élite. C’est seulement depuis cette année que les joueuses peuvent se rendre à la salle de musculation et dispose d’un préparateur physique. « Des exigences perçues comme des caprices de princesses », explique le communiqué. Les nombreux départs de joueuses cadres (Pauline Bourdon, Lou Baguette, Carla Arbez, Maika Brust, Tohra Balde ou Lauriane Lissar) à l’intersaison sont un signe de ce retard selon les joueuses. Le recrutement n’a donc pas été facile pour remplacer ses cadres pour la seule équipe du club qui joue en Première Division.
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Les Neskak estiment qu’elles ont tenté le dialogue mais qu’il fallait un signe clair pour alerter sur la situation : « À plusieurs reprises, nous avons ouvert le dialogue et la discussion en alertant le Club sur la situation, déclarent les joueuses dans le communiqué. De nombreuses réunions ont été effectuées depuis la fin de saison dernière. Nous avons le regret de constater que nos paroles ont été vaines. Il apparaît que les exigences liées à la compétition en Élite 1 ne semblent pas comprises. Alors que l’ensemble des clubs d’Élite 1 sont en pleine expansion, nous demeurons au même stade qu’il y a quatre ans, lors de notre montée au plus haut niveau français. »
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Un contact pas totalement rompu
Dans les colonnes du Parisien, la direction de l’AS Bayonne a réagi à cette grève : « Quand on est sportif, on ne refuse jamais le combat, déclare le président Gilles Peynoche. Au rugby, on ne s’échappe pas. On peut ne pas être d’accord mais aller à ces extrémités, c’est inadmissible. » Dans un club qui met en valeur son amateurisme, ce sont les bénévoles qui font tourner une partie du club. Comme au début de saison, l’AS Bayonne vise le maintien et va tenter de se battre avec ses armes pour garder sa place dans l’élite. Ce forfait des joueuses n’a pas pour ambition de continuer mais seulement de tirer la sonnette d’alarme. La crise couvait depuis quelques mois mais le dialogue n’est pas totalement rompu et des solutions pourraient être trouvées à l’avenir. Le chantier pour un nouveau centre d’entraînement du club devrait débuter et être opérationnel en 2022 et offrirait une place importante à sa section féminine.