L’équipe de France a bien réagi le week-end dernier pour la deuxième partie de la Ligue européenne qui se déroulait à Harnes (Pas-de-Calais). Les Bleues ont battu la Roumanie (3-0), l’Azerbaïdjan (3-0) et l’Espagne (3-2) mais échouent à un point de la qualification au Final Four.
Les Bleues se sont bien ressaisies dans cette Ligue européenne le week-end dernier à domicile. Les Françaises pointaient à la 3ème place après la première manche en Roumanie avec une seule victoire contre l’Azerbaïdjan et deux défaites contre l’Espagne et le pays hôte. Émile Rousseaux, le sélectionneur des Bleues, pouvaient compter sur le retour de la pivot Lucille Gicquel, remise de sa blessure aux abdominaux, pour la phase retour à Harnes. La France a réalisé un sans-faute sur cette deuxième partie du tournoi en remportant ses trois matchs mais c’est insuffisant pour prendre la première place et se qualifier pour le Final Four de la compétition.
Une revanche maîtrisée
Les Bleues avaient envie de prendre leur revanche contre des Roumaines qui les avaient privées de la victoire après avoir pourtant mené 2 sets à 0 le week-end précédent. Ce vendredi, les joueuses tricolores ont répondu présentes et ont fait le même début de match que lors de leur dernière confrontation. Les Françaises prennent les devants avec beaucoup d’envie et de maîtrise au service. La capitaine Héléna Cazaute porte cette équipe dans ce premier set avec 6 points (10 au total) et permet à la France de prendre son envol (16-9). Les Bleues finissent le travail par un dernier point de la MVP de la saison avec Mulhouse (25-17). Les Françaises ne s’arrêtent pas là et continuent dans le deuxième set.
Sur un nouveau point d’Amandha Sylves, les Bleues mènent 11-3 et sont bien parties pour remporter la manche. C’était sans compter sur le service de la Roumaine Denisa Ionescu qui permet à la Roumanie de recoller au score avec 7 points de suite (11-10). Même si Isaline Sager-Weider remet de l’ordre sur le terrain, la jeune roumaine Alexia Carutasu (11 points), déjà décisive au match aller, permet à la Roumanie de sauver 5 balles de set. Il en faut plus pour surprendre les Bleues qui finissent par remporter le set (25-18). À ce moment du match, l’équipe de France doit absolument remporter le troisième set sous peine de replonger comme lors de leur précédente rencontre. Les coéquipières de Lucille Gicquel sont malmenées dans ce début de manche (10-12). Toutefois, cette équipe a de la ressource et reste concentrée pour revenir au tableau d’affichage (12-12).
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Pour son retour sous le maillot bleu, Lucille Gicquel s’est fait remarquer en inscrivant 17 points (meilleure marqueuse du match) et 4 blocs. L’apport de la pointue est très important dans des compétitions où les rencontres de haut niveau s’enchaînent rapidement. La Roumanie tente de repousser le succès français avec l’inévitable Alexia Carutasu mais Leïa Ratahiry est présente pour inscrire la quatrième balle de match (25-23). Les Françaises ont pris leur revanche contre des Roumaines qui n’ont pas su renverser une équipe de France bien rôdée.
« On a très bien commencé le match en faisant des séries au service et de très belles choses, affirme la revenante Lucille Gicquel après le match. Sur le terrain, nous étions très positives, même quand nous avons pris des séries de points d’affilée, on a essayé d’avoir cette mentalité de se dire qu’on allait arriver à faire le point au prochain coup, ça a porté ses fruits et fait pencher le match en notre faveur. A titre personnel, c’était compliqué en termes de sensations avant la compétition, étant donné que je n’ai retrouvé l’équipe que deux jours avant, je n’avais fait que deux entraînements, mais finalement, ça a plutôt bien marché, donc je suis assez contente. »
La confirmation contre l’Azerbaïdjan
Le staff de l’équipe de France avait décidé de donner un peu de fraicheur aux Bleues en titularisant la réceptionneuse-attaquante Manon Moreels et la centrale Pauline Martin aux places de Leïa Ratahiry et d’Isaline Sager-Weider, toutes les deux très sollicitées depuis le début de la compétition. Les Bleues n’ont jamais laissé le moindre espoir aux Azerbaïdjanaises avec une attaque en feu. Comme la veille, Lucille Gicquel est en très grande forme. La récente vainqueure de la Ligue des Champions avec Conegliano a inscrit 15 points, elle est également bien secondée par Héléna Cazaute et ses 14 points. Dans le premier set, l’Azerbaïdjan ne fait pas illusion et les Françaises finissent le travail avec les très bons services d’Amandha Sylves (25-25).
C’est d’ailleurs un point où les Bleues se sont améliorées depuis les qualifications à l’Euro. Le service français devient de plus en plus régulier. La seconde manche voit des Françaises un peu plus accrochées (11-11) mais qui lâchent progressivement leur adversaire grâce aux assauts de Lucille Gicquel et de la jeune Manon Moreels. La France remporte le deuxième set tranquillement 25-19. Le troisième set se complique encore un peu mais les Françaises font preuve d’autorité pour rester en tête. Émilie Respaut fait une entrée fracassante au poste de passeuse où elle réussit 3 aces d’affilée. La France prend le large et s’offre une victoire en trois sets avec le dernier point de la locale du tournoi, Manon Moreels (25-20).
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Les Bleues ont géré ce match tout en maîtrise avec une défense appliquée et une attaque qui a su faire la différence dans les moments qui comptaient. Cette deuxième victoire dans cette phase retour laisse un espoir inattendu au clan français. Son succès contre l’Azerbaïdjan lui permet de s’offrir une finale pour la première place contre l’Espagne. En effet, les Espagnoles n’avaient perdu aucun match jusque-là mais elles ont craqué au tie-break contre les Roumaines (2-3). La France peut donc rêver du Final Four mais il faut s’imposer 3-0 ou 3-1 pour convertir ce rêve en réalité.
Felix André, l’adjoint d’Émile Rousseaux se félicite de cette troisième victoire dans la compétition : « C’est le scénario idéal parce qu’on se donne le droit de jouer une finale pour le Final Four demain, c’est top ! On a eu une bonne qualité de service, on savait que la réception était un des points faibles de l’Azerbaïdjan, ça a permis de poser notre bloc défensif derrière. On a aussi eu une bonne agressivité à l’attaque, on a pu s’appuyer sur pas mal de bonnes défenses pour contre-attaquer, la réception a également bien tenu comme il fallait, on a eu des passages faibles, mais on a toujours su maintenir le niveau, donc c’est intéressant, c’est dans la continuité de ce que l’on produit. »

En route pour le Final Four ?
La France s’est offert une finale contre des Espagnoles qui avaient tout pour éteindre les espoirs français contre la Roumanie. La Roja n’a pas dit son dernier mot et elle l’a prouvée ce dimanche. Les Espagnoles le savaient, il ne leur fallait que deux sets pour assurer leur qualification et elles ont commencé le premier en fanfare. L’Espagne a perturbé la défense française en début de match. Les Bleues ont du mal à se positionner à la réception et les blocs espagnols s’enchaînent (6 dans ce premier set). La France tente donc de contourner ce bloc mais elles commentent trop de fautes directes pour s’en sortir. L’Espagne sort vainqueur de ce set (16-25) et réalise la moitié du chemin vers sa qualification au Final Four.
Les Françaises réagissent à l’aide de leurs cadres. À l’image de leur week-end, Lucille Gicquel (19 points) et Héléna Cazaute (20 points) portent la France en attaque. Le second set est serré et la France reste toujours un peu en retard. Il faut donc un ace d’Amandha Sylves (13 points) pour égaliser dans le money-time (21-21). Émile Rousseaux refait le même changement tactique que la veille en faisant rentrer Émilie Respaut à la passe. Un pari de nouveau réussi puisque son ace fait passer les Bleues en tête. Deux derniers points des meilleures marqueuses du match (Gicquel et Cazaute) et la France remporte le deuxième set (25-23). Pourtant, les mauvaises habitudes prises dans la première manche reviennent. La réception et l’attaque plongent dans le doute et les Espagnoles en profitent avec notamment Maria Segura (17 points) et Ana Escamilla (18 points). C’est le bloc de la centrale Lucrecia Castellano qui a fait basculer la rencontre en marquant la balle de set (17-25). L’espoir était donc éteint au bout d’1h15 puisque les Ibériques menaient 2 sets à 1. Les Françaises ne se sont pas démobilisées malgré la déception.
La France fait rentrer les remplaçantes qui vont terminer le travail. Émilie Respaut en passeuse, Lisa Arbos en pointue et Eva Elouga au centre permettent à l’équipe de France de remporter le quatrième set (25-14). Les Bleues s’offrent un tie-break pour l’honneur. Les jeunes Françaises ne lâchent rien et finissent par d’imposer dans ce set décisif grâce aux trois derniers points de Lisa Arbos, très à l’aise à la pointe (11 points). Ce succès en cinq sets ne permet pas aux Bleues de s’envoler pour le Final Four de la Ligue européenne les 19 et 20 juin à Ruse (Bulgarie).
Émile Rousseaux, le sélectionneur belge de cette équipe de France, tire un bilan positif de cette compétition : « Ce serait indécent de blâmer les filles de ce que nous avons fait ici, puisque nous avons gagné nos trois matchs, c’est clair que ce n’est pas ici qu’on perd la qualification, on la perd à l’aller en Roumanie. On a mené 2-0 contre la Roumanie, puis perdu les deux sets suivants 26-24, on a eu des possibilités de gagner ce match, on n’a pas pu le faire. Mais il faut rappeler que nous sommes allés en Roumanie avec un groupe diminué, sans Amélie Rotar, Lucille Gicquel, Juliette Fidon, Lara Davidovic… Nous avons dû jouer avec de très jeunes joueuses, qui, si elles n’avaient pas 19 et 20 ans, mais quelques années de plus, seraient plus habituées à ce genre de rendez-vous. Et au regard des six matchs qu’elles ont joués, elles s’en sont plutôt très bien sorties. »
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La France peut être satisfaite de son parcours car elles ont bien réagi à une phase aller assez compliquée. La phase retour est positive puisque les Bleues sont invaincues et ont tenu leur rang face à des équipes joueuses comme l’Espagne et la Roumanie. Cette jeune équipe a encore du travail mais elle a aussi de grandes capacités de réaction. La France doit donc se préparer davantage pour aller affronter des équipes d’un niveau encore supérieur à l’Euro qui se déroulera à la fin de l’été. En effet, le niveau sera élevé à Belgrade pour la phase de poules avec les doubles tenantes du titre serbes mais également la Russie, la Belgique, l’Azerbaïdjan (qu’elles ont battu deux fois en une semaine) et la Bosnie-Herzégovine.
Photo à la Une : (@CEV)