Contre un adversaire largement à sa portée, l’équipe de France a étrillé l’Estonie (11-0) à Créteil ce vendredi soir pour son troisième match des qualifications au Mondial 2023. La force collective a été à l’honneur avec huit buteuses différentes dans la rencontre.
Les joueuses de Corinne Diacre ont été sérieuses ce vendredi soir contre l’Estonie. Après s’être baladé contre la Grèce (10-0) et avoir eu toutes les peines du monde à battre la Slovénie (3-2) le mois dernier, les Bleues devaient montrer son plus beau visage contre l’Estonie. Devant Wendie Renard et Amel Majri qui avaient fait le déplacement pour assister à la rencontre, les Bleues ont pris les choses en main dès le début du match.
On va avoir une première petite finale contre le Pays de Galles au mois de novembre si on veut rester premières
Corinne Diacre
Les 4366 spectateurs du stade Dominique-Duvauchelle à Créteil connaissaient l’enjeu de cette rencontre. Contre la 105ème nation mondiale et dernière du groupe avec le Kazakhstan (0 pt), les Françaises savaient qu’il fallait éteindre l’espoir nordique dès l’entame.
Début en fanfare
C’est chose faite puisque les Bleues ont mis la pression sur la défense à 5 de Jarmo Matikainen. Après 5 minutes de jeu, Grace Geyoro trouve la marque après un centre venu de la gauche et du couloir de Delphine Cascarino (1-0, 5’).
Asphyxiées et un peu tendres en défense, les Estoniennes n’arrivent pas à réagir et voient les attaques françaises s’intensifier. Au quart de jeu, Marie-Antoinette Katoto double la mise en coupant le centre d’Ève Perisset et ainsi inscrire son 11ème but lors de ses sept dernières sélections (2-0, 15’).
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Après une accélération dans le camp estonien, Sakina Karchaoui est fauchée dans la surface et provoque le penalty. Il sera transformé par Ève Perisset qui trompe la gardienne à contre-pied et ainsi participe au festival (3-0, 25’).
Les flèches françaises ont épuisé les latérales estoniennes avec de nombreuses attaques sur les ailes. Bien lancé en profondeur par Grace Geyoro, sa coéquipière en club, Kadidiatou Diani centre et trouve Delphine Cascarino à la réception au second poteau pour pousser le ballon au fond des filets (4-0, 29’).
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Pourtant à l’origine de plusieurs bonnes interventions, Karina Kork, la portière estonienne commet une erreur sur une frappe lointaine de Sandie Toletti. Le tir de Valencienne glisse sous son ventre et voit le ballon filer dans le but (5-0, 45’).
Sandie Toletti inscrit par la même occasion son premier but avec les Bleues chez les A. Avec une avance de 5 buts à la mi-temps, les Bleues pouvaient se satisfaire mais elles sont restées sérieuses en deuxième période.

Kenza Dali à l’origine de quatre réalisations
Au retour de la pause, Kenza Dali, qui vient de rentrer en jeu, se met en action avec un une-deux avec Marie-Antoinette Katoto et pousse Maria Orav à marquer contre son camp (6-0, 52’).
La défense estonienne n’a pas le temps de reprendre ses esprits que les Bleues sont déjà à l’attaque avec un centre de Perle Morroni, rentrée à la mi-temps elle aussi, qui vient trouver Kadidiatou Diani dans la surface. La Parisienne réalise un contrôle orienté avant de frapper au but (7-0, 53’).
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C’est au tour de la capitaine du soir de s’illustrer. Formant la charnière des Bleues avec Elisa De Almeida, Aïssatou Tounkara se rappellera pendant longtemps de cette soirée avec ses premiers buts sous le maillot bleu. Sur deux centres de Kenza Dali, la Madrilène inscrit un doublé avec une tête puissante et une reprise de volée (66’ et 72’).
« Je suis contente, ça montre que les entraînements avec Kenza (Dali) payent, estime Aïssatou Tounkara. On travaille beaucoup devant le but toutes les deux, c’est un point que je dois améliorer. Ce soir (vendredi), ç’a payé, je suis contente pour moi et pour l’équipe surtout. »
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Entre-temps, Pauline Peyraud-Magnin a enfin pu se dégourdir avec la première frappe des Estoniennes. Sans danger, le tir de Signy Aarna sera applaudi par les supporters (73’). Quelques minutes plus tard, sur un corner de Kenza Dali, intenable depuis sa rentrée en jeu, Heleri Sarr ne parvient pas à dévier le ballon qui prend la direction de son but (10-0, 79’).
Après son festival, la joueuse d’Everton vient se transformer en buteuse et ainsi inscrire le 1000ème but de l’histoire des Bleues (11-0, 90’). La Rémoise Naomie Feller a connu sa première sélection chez les grandes et devient la 26ème joueuse à faire ses débuts en Bleues dans l’ère Diacre.
La France, seule en tête du groupe
Les coéquipières de Delphine Cascarino n’ont donc jamais été mises en difficulté mais ont su garder le même sérieux durant l’intégralité de la rencontre sans jamais baisser en intensité.
« C’est un match que l’on s’est encore rendu facile en démarrant fort, on a marqué le premier but au bout de 5 minutes, a déclaré Corinne Diacre après la rencontre. C’était un objectif de marquer rapidement, après on est un peu moins embêté derrière. » Une rencontre qui interroge sur l’attractivité de ses matchs entre des nations qui ont une telle différence de niveau.
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Avant de partir pour le Kazakhstan et le deuxième match de cette période internationale, les Bleues prennent seules les commandes du groupe après le match nul du Pays de Galles contre la Slovénie (1-1). Véritable révélation du groupe, la Slovénie pourrait encore poser quelques problèmes aux favorites du groupe lors de leurs prochaines confrontations.
Corinne Diacre s’attend à de l’adversité : « Je ne suis pas surprise vu les difficultés qu’elles nous ont posées il y a quelques semaines (victoire en fin de match 3-2 en Slovénie en septembre). On va avoir une première petite finale contre le Pays de Galles au mois de novembre si on veut rester premières. »