Pour la cinquième fois de sa carrière, Amina Zidani a été sacrée championne de France amateure, en catégorie des – 57 kilos, le 15 février 2021. Malgré le sacre, la licenciée du BAM l’Héritage des Mureaux espère encore obtenir sa place aux Jeux Olympiques de Tokyo.
Amina Zidani a commencé la boxe anglaise « un peu par hasard » à ses 18 ans, après quelques années de karaté. Émerveillée par le style, le charme, le talent de Laila Ali, fille de Mohamed Ali, Amina Zidani a enfilé les gants. Originaire du Havre, elle défend son sport qui « n’est pas qu’un sport de brut » et véhicule les valeurs de sa discipline telles que l’humilité et la persévérance. Comme on dit en boxe, « si tu ne respectes pas ton adversaire, il t’apprendra à le respecter. » Amina Zidani, entretien.
Quel type de boxeuse êtes-vous ?
J’essaie d’être le plus complète possible. Dans mes débuts, je travaillais beaucoup en contre sur la faille de l’adversaire. Lorsque j’ai atteint le niveau international, j’ai dû adapter ma technique. Je suis devenue plus offensive et aujourd’hui j’ai complètement adopté ce style. J’aime beaucoup boxer de cette façon, tout en gardant de bons moyens de défense. Je suis plutôt technique.
Après un cinquième sacre de championne de France, êtes-vous toujours aussi émue ?
Lorsqu’on a atteint un statut de numéro une, c’est bien mais c’est compliqué à la fois. On ne doit jamais cesser de prouver, on a toujours la pression. Se rater lors des championnats de France ? Ce n’est même pas envisageable.
Qu’en sera-t-il de votre place aux Jeux Olympiques de Tokyo ?
Les prochains tournois devraient se dérouler en juin prochain, mais on attend les nouvelles de la fédération internationale. Pour l’instant, je m’entraîne comme si j’y allais, parce que c’est l’objectif. Il n’y a pas de plan B. Lorsqu’on commence le sport, on accepte cette incertitude.
Paris 2024 est-il aussi dans votre viseur ?
Oui, clairement. C’est encore plus intéressant que Tokyo 2021. D’ailleurs, les Jeux de cette année ne font plus tellement rêver. Il y aura beaucoup de restrictions, ce sera peut-être même à huit clos. Nous avons quelques échos du règlement, en tant qu’athlète nous ne serons pas autorisés à quitter le village olympique. Les cérémonies d’ouverture et de fermeture vont être supprimées, c’est la magie des Jeux qui disparaît. C’est assez triste. Aujourd’hui, les JO 2021 vont donc me permettre de préparer au mieux les Jeux de Paris 2024. C’est l’objectif principal.

Comment avez-vous vécu les différents confinements ?
Lors du premier confinement, nous étions totalement à l’arrêt. Ce virus nous ait tombé dessus, personne n’a su gérer, tout a été annulé et nous étions tous confinés. Mais je ne l’ai pas mal pris, ça m’a permis de me reposer, de me ressourcer. Ce n’était pas un inconvénient pour moi, j’ai plutôt pensé aux personnes atteintes et celles étant décédées à cause de la Covid. Je n’allais pas me plaindre parce que je ne pouvais pas m’entraîner, pas boxer. Bien au contraire, j’ai relativisé et pris cette période comme un repos forcé. Ensuite, lorsque nous avons été déconfinés, nous avons repris les entrainements et les stages avec l’équipe de France. Depuis mai 2020, malgré le deuxième confinement et le couvre feu, nous avons les attestations de sportif haut niveau.
Que pensez-vous de la place donnée à la boxe anglaise en France ?
Nous ne sommes pas assez mis en lumière, c’est un peu triste. Je pense sincèrement que les très bons résultats des Jeux olympiques de 2016 (Rio) ont permis une nouvelle médiatisation et même un lancement de la boxe. Ça a beaucoup plu. Je pense que pour donner envie de pratiquer, de regarder, de payer une place pour un combat de boxe, il faut prouver, faire des résultats et vendre du rêve. Je poursuis cet objectif avec mes clubs c’est à dire ; organiser des beaux galas, être actif, avoir de la belle boxe pour attirer le maximum de monde.
Et celle donnée aux boxeuses plus précisément ?
Concernant la place des femmes dans la discipline, personnellement je n’ai jamais subi de discrimination. Et pourtant, lorsque j’ai commencé j’étais la seule fille dans mon club. J’ai progressé assez rapidement, j’ai fait mes preuves et on m’a respectée. En revanche, je connais des personnes ayant eu ce genre de problèmes.
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